Le manoir de Cohanno à Surzur, est, à l'origine, la résidence de la famille de Malestroit, avant d'être acheté par le seigneur de Kerguezec (devenu Kerguisé par la suite). Les seigneuries de Cohanno et Kerguisé relèvent directement de la juridiction des régaires de l'évêché de Vannes. À ce titre, en 1560, Alain de Kerguezec rend aveu à Philippe Du Bec et déclare posséder les lieux et manoirs nobles de Kerguezec, Cohanno et Maneguen avec leurs appartenances, toutes sises sur la paroisse de Surzur.
Vers 1594, la seigneurie est transmise, avec celle de Kerguisé, à la famille Le Sénéchal par le mariage de Jeanne de Kerguisé avec Tanneguy (Tanguy) Le Sénéchal. Fils cadet de Robert Le Sénéchal de Carcado et de Jeanne Maido, dame de Tréduday, celui-ci est le fondateur de la branche de Tréduday (seigneurie également sise à Surzur). Leurs descendants portent désormais le nom de Kerguisé accolé à leur patronyme d'origine.
Au XVIIesiècle, Jean Le Sénéchal, petit-fils de Tanneguy, s'installe définitivement au manoir de Cohanno et entreprend alors, en 1676, de modestes travaux de restauration. Sur le tympan du fronton figure d'ailleurs une pierre datée et sculptée aux armes des cadets Le Sénéchal : d'azur à 7 mâcles d'or 3.3.1. Une seconde pierre figure les armes principales de la famille, réservées aux aînés (d'azur à 9 mâcles d'or 3.3.3), et sans doute inspirées des armes des Rohan. Elles sont accompagnées de celles de la famille Cousturet, Jeanne Cousturet étant l'épouse de Jean Le Sénéchal. Ce dernier rend aveu à l'évêque le 27 mars 1680 ; le domaine s'étend alors sur les villages de Bagarne, Cohanno, Guénogile, Kerival, Kerlis, Le Cosquer, Le Clérigo, Maneguen, Sainte-Anne, Tréfléher, Trégorff et Trémoyec avec droit de basse justice, colombier et fuye.
Outre Cohanno, Tréduday et Kerguisé, les Le Sénéchal ont été notamment seigneurs de Bellebat à Saint-Patern de Vannes, de Tohannic, de Pacé en Ille-et-Vilaine, de Crévy à Pontchâteau (trêve de Sainte-Reine), de Bellebat à Crossac et de Lauvergnac à Herbignac et Férel à la fin du XVIIIesiècle.
Cohanno reste propriété des Le Sénéchal jusqu'en 1822 et le décès de Marie-Geneviève-Perrine Le Sénéchal, fille de Pierre-Marie et épouse de Magloire-Antoine Dufresche de La Villorion. Leurs fils, Raimond et Théodore-Marie, en héritent mais vendent la propriété en 1857 à Désiré-Hippolyte Beauchêne de La Morinière. En 1895, celui-ci lègue enfin l'ensemble de ses biens à son petit-neveu, Amédée-Gabriel de Langlais, famille toujours propriétaire du manoir aujourd'hui.